Archive pour février 2010

Karma individuel ,collectif , planetaire

Mardi 16 février 2010

Karma ne récompense ni ne punit, c’est nous qui nous récompensons ou nous punissons, suivant que nous travaillons ou non avec la Nature, selon ses voies, et de concert avec elle, en agissant ainsi d’accord avec les lois dont dépend l’harmonie, ou en les violant.
Il n’y a pas un accident de notre vie, pas une mauvaise journée, pas un malheur que nous ne puissions imputer à nos propres actions dans cette vie, ou dans une vie antérieure.
La loi de karma est inextricablement mêlée à celle de la réincarnation… Il n’y a que cette doctrine qui puisse nous expliquer le problème mystérieux du bien et du mal, et réconcilier l’homme avec la terrible injustice apparente de la vie.
L’unité et la causalité universelles, la solidarité humaine, la loi de karma et la réincarnation sont les quatre anneaux de la chaîne d’or qui devrait unir l’humanité en une seule famille, en une seule Fraternité universelle.
En sociologie, comme dans toutes les branches de la vraie science, se vérifie la loi de causalité universelle, qui implique nécessairement, comme une conséquence logique, cette solidarité humaine sur laquelle insiste tant la Théosophie. Si l’action d’un seul réagit sur la vie de tous – et c’est là la véritable idée scientifique – il s’ensuit que l’on n’atteindra cette réelle solidarité, qui est à la base même de l’élévation de la race humaine, que si tous les hommes deviennent frères et toutes les femmes soeurs, et que si tous adoptent dans la pratique de leur vie quotidienne un vrai comportement de frères et soeurs. C’est dans cette action et cette réciprocité, cette conduite authentique qui devrait exister entre des frères et des soeurs, s’efforçant de vivre un pour tous et tous pour un, que se trouve l’un des principes fondamentaux de la Théosophie que chaque théosophe devrait se sentir tenu non seulement d’enseigner, mais de mettre en pratique dans sa vie personnelle.
Opérant sans cesse, karma agit également sur les planètes, les systèmes planétaires, les races, les nations, les familles et les individus. C’est la doctrine jumelle de la réincarnation.
L’individu ne peut pas plus se séparer de la race humaine que celle-ci de l’individu. La loi de karma s’applique également à tous, quoique tous ne soient pas également développés. En contribuant au développement de ses semblables, le théosophe croit non seulement les aider à accomplir leur karma, mais, en même temps, à s’acquitter strictement du sien. Il a toujours en vue le développement de l’humanité, dont lui et les autres font partie intégrante. Et il sait, de plus, que, chaque fois qu’il néglige de répondre aux injonctions de ce qu’il y a de plus élevé en lui, il retarde non seulement la marche de son progrès mais celle de tous les autres. Par ses actions, il a la faculté de rendre plus pénible, ou plus facile, à l’humanité l’accession au plan suivant et plus élevé de l’être.
Il ne faut pas perdre de vue le fait que chaque atome est soumis à la loi générale qui régit le corps entier auquel il appartient : ceci nous amène à une plus large conception de la loi karmique. Ne voyez-vous pas que l’ensemble amalgamé du karma individuel devient le karma de la nation à laquelle appartiennent les individus qui la composent, et qu’en outre la somme totale du karma national forme celui du monde? Les maux [sociaux] ne sont limités ni à l’individu, ni même à la nation, ils sont plus ou moins universels, et c’est en suivant cette large voie de l’interdépendance des hommes que la loi de karma trouve sa conclusion légitime et équitable.
Il est hors de question que karma puisse réajuster l’équilibre des forces dans la vie et le progrès du monde à moins de disposer de voies d’action larges et générales.
L’interdépendance des hommes est la cause de ce qu’on appelle le karma distributif. C’est dans cette loi que se trouve la solution du grand problème de la souffrance collective et du moyen de la soulager. C’est d’ailleurs par l’effet d’une loi occulte que nul homme ne peut s’élever au-dessus de ses imperfections individuelles sans élever en même temps, si peu soit-il, l’ensemble dont il est partie intégrante. De même, nul homme ne peut pécher seul, ni souffrir seul des effets du péché. En réalité, il n’existe rien de tel que la « séparativité» , mais ce qui approche le plus cet état égoïste, et que permettent les lois de la vie, se trouve dans l’intention ou le motif.
Quand chaque individu aura contribué pour sa part au bien général, en apportant ce qu’il peut d’argent, de travail, de pensée ennoblissante, alors, et alors seulement, la balance du karma national s’équilibrera. Jusque-là, nous n’aurons aucun droit ni aucune raison de dire qu’il y a plus de vie sur la terre que la Nature n’en peut contenir. Il incombe aux âmes héroïques, aux sauveurs de notre race et de notre nation, de découvrir la cause de cette inégalité de pression du karma rétributif, et d’équilibrer la balance des forces par un effort suprême, en sauvant ainsi les peuples d’un cataclysme moral mille fois plus désastreux, et mauvais par ses effets durables, que ne le serait une catastrophe analogue, sur le plan physique, que vous semblez considérer comme le seul moyen possible de mettre fin à cette misère accumulée.